Bosnie-Herzégovine : La BiH enregistre une croissance des exportations de pièces détachées automobiles malgré les difficultés de l'industrie automobile allemande.

Auteur: Ivana Raonic

La BiH maintient sa position de partenaire fiable dans l'industrie automobile européenne

Volume total du commerce extérieur de 45,7 milliards de km

Principaux produits d'exportation : jantes en aluminium, systèmes d'échappement, composants métalliques et électriques

La Bosnie-Herzégovine a enregistré en 2024 une croissance significative des exportations de pièces automobiles, atteignant une valeur de 678,5 millions de KM, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente. Malgré toutes les crises, l'Allemagne reste le marché le plus important pour l'industrie automobile bosnienne, représentant 36,42 % des exportations totales. Les données montrent que la Bosnie-Herzégovine maintient sa position de partenaire fiable dans l'industrie automobile européenne.

Selon la Chambre de commerce extérieure de Bosnie-Herzégovine (VTK/STK), citée par Bloomberg Adria, le volume total des échanges commerciaux de la Bosnie-Herzégovine en 2024 s'est élevé à 45,7 milliards de KM. La valeur des exportations a atteint 16,5 milliards de KM, enregistrant une baisse de 3,64 % par rapport à l'année précédente, tandis que les importations ont augmenté de 3,35 %, atteignant 29,2 milliards de KM.

Outre l'Allemagne, qui représente le principal marché d'exportation, l'Autriche et l'Italie figurent également parmi les destinations les plus importantes.

Les principaux marchés d'exportation de la Bosnie-Herzégovine pour les pièces automobiles de la catégorie métallurgique et électrotechnique en 2024.

Ces tendances indiquent la nécessité de créer un environnement commercial plus favorable afin que les entreprises bosniaques deviennent plus compétitives sur le marché mondial.

Selon la VTK/STK, l'exportation a été réalisée malgré les défis de l'industrie automobile allemande, ce qui témoigne de la résilience et de l'adaptabilité des entreprises bosniaques dans la chaîne d'approvisionnement mondiale.

Ils soulignent que les résultats ont été obtenus exclusivement dans la catégorie métallurgique et électrotechnique, et qu'en conséquence, le cluster global d'entreprises produisant des pièces

automobiles en Bosnie-Herzégovine a réalisé des exportations nettement plus élevées.

Exportation de pièces automobiles de l'industrie métallurgique et électrotechnique de Bosnie-Herzégovine en 2024.

Les principaux produits d'exportation comprennent des pièces à large application dans différents types de véhicules, des jantes en aluminium, des systèmes d'échappement, ainsi que des composants métalliques et électriques.

Dans la période à venir, il sera crucial de renforcer les capacités des fabricants nationaux, de diversifier les marchés et de s'adapter aux tendances en matière d'électrification et de technologies durables, car la Bosnie-Herzégovine a le potentiel d'accroître encore sa compétitivité et de consolider sa position dans l'industrie automobile européenne et mondiale », nous ont-ils déclaré.

Ils ajoutent que les exportateurs bosniaques n'ont pas été significativement affectés puisque la structure des exportations est principalement composée de produits universels ou adaptés aux modèles de véhicules électriques (VE).

La crise de l'industrie automobile allemande a surtout touché les fabricants de véhicules à combustion interne en raison de la transition vers les véhicules électriques (VE).

Il est clair que l'industrie automobile allemande fait face à des défis tels que les prix élevés de l'énergie, les perturbations commerciales avec la Chine et les coûts de production élevés. Tous ces facteurs ont conduit à une diminution de la production et à une augmentation du nombre d'insolvabilités parmi les fournisseurs.

En attente d'un (pré)tournant
 Les ventes sont en baisse et les coûts de production augmentent. Volkswagen AG, Mercedes-Benz Group AG et des centaines de fabricants de pièces accusent un retard en matière de transition vers les véhicules électriques.

La menace émise par le président américain Donald Trump d'imposer des tarifs supplémentaires à l'importation de leurs véhicules ne laisse guère d'espoir. Tous les regards de l'industrie automobile allemande étaient tournés vers les résultats des élections, mais aussi vers ce qui suivra.

Les enjeux n'ont jamais été aussi importants. La plus grande économie européenne se trouve au cœur d'un déclin industriel, provoqué par la montée de la production chinoise avancée et une série de crises, allant de la pandémie aux perturbations de l'approvisionnement en gaz russe bon marché. Sans nouvelles incitations, l'Allemagne risque de perdre des dizaines de milliers d'emplois dans la production au profit de pays aux coûts plus bas, qui font activement du lobbying pour attirer des investissements.

Nous avons besoin d'un virage économique », a déclaré récemment Hildegard Müller, présidente de l'association allemande de l'automobile VDA. Elle a ajouté que le prochain gouvernement devait réduire la bureaucratie et stimuler la croissance pour que l'Allemagne redevienne compétitive.

La perspective de l'industrie automobile allemande, qui représente environ cinq pour cent de l'économie du pays et emploie près de 780 000 personnes, est sombre. Les constructeurs automobiles réduisent désormais leurs coûts, réorganisent leurs portefeuilles de production et changent de direction, après avoir subi un coup dur en raison d'une concurrence de plus en plus forte de la Chine et d'une baisse de la demande pour les véhicules électriques en Europe. Le moral est tombé à son plus bas niveau jusqu'à présent.

Cependant, les partis politiques allemands n'ont pas présenté de plans plus sérieux pour le redressement de l'industrie automobile. Ce sont les questions clés qui préoccupent les dirigeants du secteur automobile.

Un redressement des fabricants européens est attendu.

Réagissant à l'impact de la crise allemande sur la Bosnie-Herzégovine, Mahmut Galijašević, vice-président et PDG de MAN+HUMMEL BA Tešanj, une entreprise du secteur automobile qui emploie 800 personnes et qui est ainsi l'un des plus grands employeurs allemands en Bosnie-Herzégovine, avait déclaré précédemment à Bloomberg Adria que la situation dans l'industrie automobile de l'UE, et en particulier en Allemagne, est actuellement difficile pour tous en raison de nombreux pressions économiques mondiales, de la transition vers les véhicules électriques (VE), de l'augmentation des coûts de production et de la diminution de la demande sur certains marchés.

« Notre entreprise, grâce au fait qu'elle possède une expertise en filtration, diversifie depuis longtemps ses activités dans plusieurs domaines différents, notamment la mobilité propre, l'air pur et l'eau pure. La poursuite des investissements dans la technologie, la modernisation de la production et l'optimisation des coûts aide à atténuer les effets des turbulences économiques », a déclaré Galijašević.

Cependant, selon les estimations des analystes, une reprise des fabricants automobiles européens est attendue en 2025, stimulée par l'amélioration de l'accessibilité des véhicules et par de possibles nouvelles incitations gouvernementales.

 Ilija Nešić, analyste pour Bloomberg Adria, a déclaré que le point fort chez les fabricants de pièces automobiles réside en réalité dans leur gestion du fonds de roulement. Concrètement, malgré la baisse des ventes, les créances sont recouvrées pratiquement avec la même dynamique, et les délais de recouvrement sont restés en moyenne au même niveau que l'année dernière.

Cela est en grande partie conforme aux attentes, étant donné que les fournisseurs de l'industrie automobile fonctionnent principalement selon un système de commandes et sont liés par des contrats à long terme.

Les fabricants de pièces automobiles ont réussi à s'adapter à une période de demande ralentie, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas laissé s'accumuler les stocks, et les délais d'inventaire sont restés au même niveau à la fin du quatrième trimestre 2024 (par rapport à la même période de l'année précédente). Toutefois, avec une pression supplémentaire sur les prix, les fabricants de pièces automobiles seront confrontés à des défis croissants dans la gestion du fonds de roulement net.

Parallèlement, la Commission européenne a annoncé le report du délai accordé aux constructeurs automobiles pour atteindre les nouveaux objectifs d'émission de CO₂, leur accordant trois ans au lieu d'un pour se mettre en conformité. Cette décision intervient après une forte pression de l'industrie automobile et vise à faciliter la transition vers les véhicules électriques.

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